Non, la foi ne justifie pas de rester dans la violence

"Très touchée par votre dernière publication car elle précise qu'il faut partir en cas de danger. Ne pas confondre désert et danger... Cela manque chez les chrétiens."

Ce commentaire m’a bouleversée. Parce qu’il dit vrai.
Et parce qu’il met le doigt sur une réalité que beaucoup vivent en silence.

Aujourd’hui, je veux être claire :
Oui, il faut partir quand il y a de la violence.
Peu importe votre foi, votre statut marital, votre engagement religieux ou conjugal.
La violence reste la violence. Elle n’est jamais acceptable. Jamais justifiable. Et encore moins sacrée.

 

Partir, ce n’est pas fuir. C’est se protéger.

On imagine souvent que partir, c’est abandonner.
Qu’en tant que chrétien(ne), on doit rester. Supporter. Tenir bon. Aimer envers et contre tout.
Et parfois, même au prix de soi.

Mais partir, ce n’est pas tout quitter, tout déserter, tout effacer.
Partir, c’est se mettre à l’abri.
C’est reconnaître que quelque chose ne va pas.
Et que, pour pouvoir reconstruire — peut-être — il faut d’abord survivre.

L’image de l’avion : un principe vital

Imaginez un avion traversant une zone de turbulences.
Les consignes de sécurité sont claires :
on met d’abord son propre masque à oxygène, puis on aide les enfants.
Pourquoi ? Parce que si vous vous étouffez, vous ne pourrez sauver personne.

C’est exactement la même chose face à la violence conjugale.
On ne peut pas sauver son couple, sa famille, ses enfants, si l’on est en train de s’effondrer.
On ne peut pas espérer une guérison si l’on est en danger.

Et les enfants ?

Il est urgent de dire que les enfants ne sont jamais épargnés.
Même s’ils ne parlent pas. Même s’ils "ne voient rien".
Ils entendent. Ils ressentent. Ils absorbent.

Les violences, même indirectes, laissent des traces profondes dans leur construction.
Ce sont des dégâts collatéraux inacceptables.

On ne "protège pas les enfants" en restant dans un foyer violent.
On les protège en partant.

Et dans l’Église, alors ?

Peut-être que ce discours dérange.
Peut-être qu’il est trop peu entendu, trop peu relayé dans nos milieux.
Je n’ai pas de vérité absolue.
Mais je sais une chose :
Dieu n’a jamais voulu qu’on reste dans la peur.
Il est un Dieu de paix, de justice, de restauration — pas de domination ni de destruction.

Le couple est précieux, la famille aussi.
Mais la vie l’est davantage. Et si elle s’éteint, que restera-t-il à sauver ?

Que faire alors ?

Voici ce que je crois de tout mon cœur :

  • Se mettre à l’abri.

  • Soigner ce qui peut être soigné.

  • Chercher à sauver ce qui peut être sauvé.

  • Guérir ce qui peut l’être.

  • Et prier. Beaucoup prier.

Mais jamais au prix de sa dignité.
Jamais au prix de son corps, de son cœur, ou de sa sécurité.

Tu n’es pas seul(e)

Si tu vis de la violence, sache que tu as le droit de partir.
Tu as le droit de demander de l’aide.
Tu as le droit d’être aimé(e) sans avoir peur.
Et tu as le droit, aussi, de croire que Dieu ne t’abandonne pas.

Même dans le chaos.
Même dans les larmes.
Même dans le désert.

Car ce que tu vis n’est pas la volonté de Dieu.

 

Partager ce message, c’est semer la vérité.
C’est soutenir celles et ceux qui n’osent pas encore parler.
C’est militer pour une foi incarnée, qui protège la vie au lieu de l’éteindre.

 

Tu veux aller plus loin ?
👉 Partage cet article à quelqu’un qui en aurait besoin.
👉 Écris-moi si tu veux en parler, ou pour signaler une situation.
👉 Et n’oublie jamais : tu es précieuse, tu es digne, tu es aimée.

0 commentaires

Laisser un commentaire